Le Maroc en pleine transition vers la modernisation de ses infrastructures télécoms, fait face à des défis de taille dans son projet de déploiement de la 5G, bien que cette technologie soit vue comme un catalyseur pour le secteur des télécommunications et un levier essentiel dans l’organisation du Mondial 2030 plusieurs obstacles, à la fois techniques et réglementaires, ralentissent la mise en œuvre.
Ambitions ambitieuses et enjeux économiques
Le gouvernement marocain s’est fixé l’objectif ambitieux de couvrir 25 % du territoire national en 5G d’ici 2026, avec une extension prévue à 70 % de la population à terme. Cette évolution est d’autant plus urgente qu’elle est une exigence imposée par la FIFA en prévision du Mondial 2030, un événement qui nécessite des infrastructures télécoms de pointe. Cependant, le déploiement n’a pas encore démarré de manière significative, ce qui interroge sur la faisabilité et le calendrier du projet.
Les défis techniques : coordination et investissement
Le plus grand défi reste la coordination entre les opérateurs télécoms, le coût d’investissement élevé nécessaire à la mise en place des infrastructures 5G pousse ces opérateurs à envisager des solutions de partage des équipements. À titre d’exemple, le Qatar a investi près de 20 milliards de dollars pour préparer ses infrastructures pour la Coupe du Monde 2022, illustrant l’ampleur de l’investissement requis. Au Maroc, des discussions ont déjà été engagées avec des géants technologiques comme Huawei, Nokia et Ericsson pour préparer le terrain, mais la rapidité d’exécution reste un enjeu majeur.
La 5G : une révolution au-delà de la vitesse
Si la rapidité des connexions est au cœur des bénéfices de la 5G, la véritable révolution réside dans sa capacité à connecter simultanément un nombre massif d’appareils sans saturer le réseau.
L’Internet des objets (IoT) et les technologies émergentes comme la réalité augmentée, qui nécessitent une bande passante élevée, profiteront pleinement de cette avancée. Ces changements pourraient transformer des secteurs stratégiques comme la santé, l’automobile, l’agriculture et l’industrie, offrant au Maroc une opportunité de se positionner comme un hub technologique sur le continent africain.
Obstacles réglementaires et rôle central de Maroc Telecom
Le cadre juridique marocain, bien que solide, freine la rapidité de l’expansion des infrastructures nécessaires à la 5G, notamment en ce qui concerne le partage de la fibre optique entre les opérateurs. Des entreprises publiques possèdent des réseaux sous-utilisés, mais la législation empêche leur mise en commun, ce qui ralentit le processus de déploiement.
Dans ce contexte, Maroc Telecom, leader du marché marocain des télécommunications, joue un rôle clé. L’entreprise continue d’enregistrer des résultats solides, capturant une part importante du marché marocain et africain. Elle a les moyens de surmonter les défis liés à la 5G grâce à des investissements soutenus et à un réseau déjà compatible avec la technologie. Maroc Telecom est bien positionné pour jouer un rôle de leader dans l’écosystème numérique marocain et africain.
Une course contre la montre
La réussite du déploiement de la 5G au Maroc n’est pas seulement une question de technologie, mais aussi d’opportunités économiques et géopolitiques. Alors que le Maroc ambitionne de se positionner comme un acteur majeur dans le domaine numérique, la pression pour accélérer le déploiement de la 5G se fait de plus en plus forte, notamment en vue de l’échéance du Mondial 2030.