Lors de la 5ème réunion de la Coalition mondiale pour l’éducation organisée par l’UNESCO, la ministre marocaine de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni, a exposé la stratégie adoptée par le Maroc pour moderniser son système éducatif à l’ère du numérique. Elle a mis en exergue les progrès réalisés ainsi que les défis restant à relever.
Une approche collaborative essentielle
Mme Seghrouchni a insisté sur l’importance d’une approche collaborative. « La transformation numérique de l’éducation ne peut reposer uniquement sur l’action publique », a-t-elle affirmé. Elle a appelé à la mobilisation des startups, entreprises technologiques, chercheurs et investisseurs pour accompagner cette transition.
Toutefois, cette synergie se heurte à certains obstacles, notamment l’alignement entre les dynamiques du marché et les besoins pédagogiques. « Les rythmes d’innovation ne coïncident pas toujours avec les exigences du service public », a-t-elle reconnu.
Trois piliers stratégiques pour une éducation 2.0
Le Maroc a adopté une stratégie ambitieuse reposant sur trois initiatives majeures :
- Le réseau JAZARI : Une plateforme dédiée à l’intelligence artificielle qui facilite les interactions entre universités et innovateurs.
- Le Digital Lab de l’Éducation nationale : Un incubateur de solutions pédagogiques visant à expérimenter de nouvelles approches d’apprentissage.
- Le programme YouCode : Une initiative visant à former les jeunes aux métiers du numérique et à renforcer leur employabilité.
« Notre objectif est de créer un écosystème où la recherche et l’innovation se rencontrent pour le bénéfice des apprenants », a expliqué la ministre.
Des avancées significatives
Les efforts déployés portent déjà leurs fruits :
- MASSAR, une plateforme numérique, gère les parcours scolaires de 12 millions d’élèves.
- 140 filières spécialisées dans le numérique ont été créées dans les universités marocaines.
- Le programme JobInTech vise la formation de 15 000 jeunes d’ici 2026.
Les défis persistants
Malgré ces avancées, plusieurs défis demeurent :
- La formation des enseignants à l’utilisation des outils numériques.
- L’interopérabilité entre les systèmes éducatif et de santé.
- Le transfert des innovations technologiques vers les salles de classe.
« Nous progressons pas à pas, en testant et en ajustant nos actions », a conclu Mme Seghrouchni. Elle a rappelé l’engagement du Maroc au sein de la Coalition mondiale pour l’éducation, initiée en 2020 pour faire face aux défis imposés par la pandémie et favoriser une éducation inclusive et numérique.